Maya Valcheva (UNITAR) : «Il faut un changement de mentalité»

Maya Valcheva, spécialiste en formation à l’United Nations Institute for Training and Research, était à Maurice. Elle a participé à l’élaboration d’une formation destinée aux fonctionnaires sur l’économie verte par le Civil Service College (CSC) Mauritius. Pour elle, une économie verte débute par le changement de mentalité.

Quelle est la première étape vers une économie verte ?
Il faut, avant toute chose, changer les mentalités et les structures. Il faut changer la façon de penser des décideurs, revoir les lois, les taxations, la conception des infrastructures. Ces amendements aideront les gens à changer leurs façons de penser et à bouger vers la conception d’une économie durable.

Est-ce que les Mauriciens sont prêts à effectuer cette transition ?
Cela fait trois ans que je visite Maurice et je peux dire que les Mauriciens sont très réceptifs à la transition vers l’économie verte. Le concept est de plus en plus adopté par les décideurs et le public en général. Toutefois, il faut encore former certaines personnes qui sont impliquées dans la transition, d’où l’élaboration de ce cours au Civil Service College.

Le traitement de déchets est une problématique à Maurice. Une formation adéquate donnera les outils nécessaires aux techniciens»

Comment se passe cette formation ?
Le cours est délivré par le CSC à certains fonctionnaires. Nous voulons rendre la transition vers l’économie verte plus professionnelle à travers un cours en ligne. Ce cours sera disponible au grand public. Les sujets traités sont : la mise sur pied de projets et les pratiques vertes à prendre en compte lorsqu’un ministère prépare un nouveau projet. Par ailleurs, le cours traite de l’économie circulaire et comment mettre en place les structures nécessaires pour sortir d’une économie linéaire et bouger vers l’économie circulaire. Par exemple, le traitement de déchets est une problématique à Maurice. Une formation adéquate donnera les outils nécessaires aux techniciens pour mettre sur pied une politique de gestion des déchets à la source.

Pensez-vous que les politiciens doivent donner l’exemple surtout en ce qu’il s’agit de l’utilisation de bolides polluants ?
Les décideurs sont souvent pris comme exemple. Et aujourd’hui, c’est possible de profiter d’un bolide électrique. De plus, les ministères peuvent inclure une clause dans les appels d’offres, soulignant que les soumissionnaires doivent utiliser des techniques durables ou des matériaux qui ne nuisent pas à l’environnement. C’est aussi simple que cela.