Journée mondiale des Forêts : Remonter la pente
Éduquer les jeunes au sujet des forêts et leur importance en ce 21 mars. Cette année, l’Organisation des Nations Unies (ONU) place la Journée mondiale des Forêts sous le signe de l’éducation. La déforestation découle du manque d’informations sur l’importance d’un arbre. C’est ce que nous confie Adi Teelock, écologiste engagée au sein de Platform Moris Lanvironman (PML).
Maurice a perdu 93 hectares de forêts en 10 ans. Le dernier rapport de l’environnement souligne que la superficie est passée de 47 159 hectares en 2008 à 47 066 hectares à ce jour. Il s’agit, cependant, de la disparition des réserves forestières de l’État au profit des développements infrastructurels. Les réserves naturelles et parcs nationaux n’ont, cependant, pas perdu une branche. Sauf pour le parc de Bras d’Eau qui a gagné en superficie.
Les Gorges : 6574 hectares
Bras d’Eau : de 472 hectares en 2008 à 497 hectares maintenant
Les îlots : 134 hectares
Vallée d’Osterlog : 275 hectares

En 10 ans, Maurice a perdu 0,1% de forêts comparé au Brésil qui perdra 40 % de sa forêt indigène en 2030. Maurice tente d’inverser la tendance mondiale en mettant en place des projets de préservation et de conservation. Le gouvernement, le secteur privé et les Ong s’y mettent.
Le projet Protected Area Network (PAN) a débuté en 2010. Il s’agit d’une initiative conjointe du ministère de l’Agro-industrie, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (UNDP), doté d’un financement de quatre millions de dollars. Le PAN a pour objectif d’améliorer et de protéger la biodiversité à Maurice.
Le PAN couvre plus de 575 hectares de forêts. Cette superficie a été restaurée dans le cadre du projet de création d’un réseau protégé privé et étatique. Le projet couvre aussi deux plans de gestion. Le premier concerne le parc national des Gorges de la Rivière-Noire et l’autre le parc national de Bras d’Eau.
Du côté de la société civile, Malenn Oodiah met en place une campagne nationale. Il s’agit d’une initiative de Projet de Société qui vise à planter 100 000 arbres en 2019, de préférence des arbres endémiques : ébénier, bois d’olive, palmiste bouteille, bois clou, bois de rat, bois benjoin, entre autres. Une fois grands, les 100 000 arbres mis en terre produiront environ 13 000 tonnes d’oxygène en un an, absorberont 2 500 tonnes de CO2 pendant la même période et si, plantés à des endroits stratégiques, auront l’effet de 1 000 000 de climatiseurs. Les racines des arbres aident aussi à absorber l’eau de pluie et diminuent ainsi les risques d’inondation. Pendant le mois de mars, plusieurs centaines d’arbres ont été plantés sur le Corps de Garde, à Pointe-aux-Sables, à Richelieu et cela continue à Ebony Forest à Chamarel.
Pour ma part, je voudrais mettre l’accent sur l’occasion que présente la Journée mondiale des Forêts pour faire l’éducation sur l’importance des arbres ; sur la perte de la couverture végétale (dont des bois et des réserves de rivière) en raison de l’urbanisation et la construction d’infrastructures et sur l’importance de l’extension du Protected Area Network », explique Adi Teelock.

Un quart du pays recouvert de forêts
Les forêts recouvrent 25,2% des terres du pays. Toutefois, seuls 2% de cette étendue verte sont indigènes. Cette image du ministère de l’Agro-industrie montre l’étendue de forêts, de bois et de sous-bois qui reste à Maurice. La majeure partie de ces forêts sont les composantes des parcs nationaux et des terrains de chasse. Le reste est composé de réserves de montagnes, de rivières, de réservoirs et de plantations.
L’évolution de la forêt indigène
Depuis l’arrivée des premiers colons, Maurice est passé d’une couverture de 100% de forêts indigènes à seulement 2%. Le PAN vise, effectivement, à préserver cet espace indigène, tout en reproduisant d’autres.