Kan Chan Kin, artiste et activiste : «Les producteurs doivent aussi prendre la responsabilité de leurs produits et emballages»

Kan Chan Kin est un artiste que nous ne présentons plus. Après avoir eu une carrière de DJ, il s’est lancé dans la musique acoustique. Aujourd’hui il fabrique des instruments musicaux à base de matériaux recyclés. C’est sa façon à lui de réduire les déchets. En 2017 il a fondé le mouvement EnnLoseanVivab avec des activistes. Pour lui le upcycling, la réutilisation des déchets est un concept qui doit être propagé.

Comment avez-vous eu l’idée d’utiliser des matériaux recyclés?

En 2015 j’ai commencé à fabriquer ce que je ne pouvais trouver à Maurice comme le didgeridoo et d’autres instruments du monde.

En crééant le collectif EnnLoseanVivab avec des artistes et activistes, m’est venue l’idée de fabriquer des instruments avec principalement des objets recyclés ou peu cher.

D’ouviennent les matériaux?

Je n’ai pas honte de dire que je fouille dans ce que les gens ont jeté ou si je vois des matériaux utilisables sur la route, parfois je suis contacté par des compagnies qui ont des déchets valorisables. C’est comme cela que j’ai été amené à collaborer avec PhoenixBev. Dans le cadre de leur projet Phoenix Earth, ils veulent renforcer leur responsabilité de producteur à travers l’éducation du consommateur, d’où les vidéos DIY. Le message derrière ces vidéos est que certains “ déchets” ont une valeur, comme le plastique des Bouteilles usagées et peuvent être réutilisées, à bon escient. Pour faire de la musique par exemple!

Pensez-vous que le upcycling a un avenir à Maurice ?

Cela n’en revient qu’à nous de décider. C’est encourageant de voir que de plus en plus de gens prennent conscience que notre mode de vie engendre beaucoup de gaspillage et agissent en conséquence. Il ne faut pas uniquement blâmer les consommateurs car les producteurs doivent aussi prendre la responsabilité leurs produits et emballages, c’est bien de ré-utiliser mais c’est encore mieux de ne pas avoir à le faire. La résolution du problème sera collaborative, réflexions et actions consommateur / producteur. Il faut créer de la valeur additionnelle aux éléments récupéré aux travers du upcycling et faire prendre conscience à la population de cette valeur intrinsèque.

Dans quels autres domaines l’upcycling peut s’intégrer?

On retrouve beaucoup d’upcycling dans des objets décoratifs, fournitures de maison, dans la mode… On peut utiliser cette approche dans divers domaines et c’est une forme de créativité que de trouver une utilité à quelque chose d’inutile.

Sur quels projets avez-vous travaillé?

J’ai vraiment vogué au fil de différents projets créatifs.

Je suis souvent appelé à faire des présentations ou ateliers dans des écoles de plusieurs coins de Maurice.

J’ai participé à la création de musique, spectacles de danse ou théâtre.

En tant qu’entrepreneur, Endjoy est une marque de vêtements que j’avais créé en 2007, j’ai aussi des connaissances en graphic design, photographie et videographie.

J’ai apporté ma contribution à plusieurs organisations citoyennes comme EnnLoseanVivab, AretKokin Nu Laplaz ou ESA Bill Mauritius.

Quels sont vos projets futurs?

Il est fort probable que je ferai une exposition avec des instruments en récup dans un endroit public où les gens pourront les essayer. Je veux continuer à partager et inspirer.

A long terme j’espère trouver un local permanent et y faire un centre culturel axé sur le partage de connaissances.