Guide du P’tit Agriculteur avec La Chambre d’Agriculture de Maurice

Devenez souverains ! Avec la crise économique et alimentaire, un retour à la terre nous mènera vers une certaine souveraineté alimentaire. Commencez donc chez vous et consommez ce que vous produisez.
C’est dans cette optique que « Le Guide du P’tit Agriculteur » vient, sur une base mensuelle, vous partager quelques conseils de pratiques sur comment produire, de façon responsable et durable, vos propres légumes, herbes, fruits ou épices. Il s’agit d’une collaboration entre La Chambre d’Agriculture de l’Ile Maurice et Le Défi Media Group à travers Le Défi Vert.
Récemment, les évènements ont mis le projecteur sur le secteur agricole et sur ce que nous mangeons…Nous cherchons tous à bien nous nourrir et à savoir comment ce que nous consommons est produit. Il va de soi que produire des aliments sains nous apporte des bienfaits en tant que consommateurs mais aussi bénéficie aux écosystèmes entourant l’exploitation.
Si vous cherchez à vous lancer dans une plantation de proximité, il serait idéal pour l’environnement et pour votre santé d’appliquer des principes de culture saines et responsables. D’ailleurs, le projet Smart Agriculture (voir hors texte), lancé par la Chambre d’Agriculture de l’Ile Maurice, prône une agriculture durable basée sur des axes d’amélioration culturale venant des principes de l’agroécologie.
Quels sont ces axes d’amélioration ?
La mise en place de ces pratiques favorise la réduction jusqu’à l’élimination des produits chimiques lors des cultures. Ainsi, de manière indirecte, elles aident à protéger les écosystèmes du sol, des points d’eau et des zones boisées autour des exploitations vivrières. Ces principes englobent, aussi, la bonne utilisation des ressources et la mise en place d’une biodiversité fonctionnelle permettant le développement des différents organismes bénéfiques pour lutter contre les ravageurs ou de permettre la capture indirecte des espèces nuisibles.
Selon Jacqueline Sauzier, Secrétaire Générale de la Chambre d’Agriculture de l’Ile Maurice, l’application de ces principes aura pour résultats : un sol plus vivant et productif, une riche biodiversité autour des champs, des cours d’eau non-pollués, la conservation des écosystèmes et des produits sains à consommer.
Quant aux exemples de pratiques et de techniques qui favorisent un respect mutuel entre produire pour se nourrir et l’environnement, ils sont : de procéder à la rotation des cultures, de placer des plantes pièges ou répulsives pour lutter contre les ravageurs ou de les attirer ailleurs que sur votre culture, piéger les insectes nuisibles.
À savoir qu’au cours de nos prochaines rubriques, La Chambre d’Agriculture de l’Ile Maurice reviendra, sur les axes implémentés au cours du projet Smart Agriculture pour vous expliquer comment vous pouvez les mettre en place chez vous quand cela est possible. Chaque axe est implémenté suivant un protocole pour atteindre un objectif discuté et agréé avec le planteur. Chaque protocole est développé pour répondre à la problématique de la parcelle. Ce n’est pas ‘one size fits all’. Toutefois, certains axes proposés dans le projet, tels que l’agroforesterie ne s’appliqueront pas à un petit potager familial.
Durant les prochaines publications, La Chambre d’Agriculture de l’Ile Maurice reviendra sur les avantages et les inconvénients des techniques proposées sur ces axes d’amélioration vous permettant ainsi de voir si vous pourriez les implémenter dans votre potager.
Le projet Smart Agriculture
Initié en 2015, le projet regroupe 13 planteurs (5 corporates et 8 petits planteurs), répartis sur 20 hectares dans différentes régions allant de Soférino, La Marie, Plaine-Sophie, Bel-Ombre, Rivière-des-Anguille, Union-Ducray, Gros-Cailloux, Mapou, Moka et La Laura.
« Avec l’aide du projet Smart Agriculture, les planteurs ont accepté de prendre le risque d’intégrer sur des parcelles-tests des principes autour de pratiques agricoles durables et respectueuses de l’environnement. Pour cette prise de risque, ils bénéficient d’une assistance technique et financière. Après quelques mois de pratiques, certains planteurs ont déjà compris les avantages de ces changements et appliquent ces nouvelles techniques sur la totalité de leurs parcelles avec des avantages économiques non-négligeables à la vente de leurs produits. Bien entendu, ils y mettent plus d’efforts qu’un agriculteur conventionnel », explique Jacqueline Sauzier.
Depuis le début de sa mise en œuvre, le projet bénéficie d’une assistance financière de l’Agence Française de Développement (AFD), de l’Union Européenne, de la Région Réunion par l’intermédiaire de France Volontaire et la mise à disposition de VSI et du Mauritius Research and Innovation Council (MRIC). Le projet Smart Agriculture a aussi le soutien technique de la Food and Agricultural Research and Extension Institute (FAREI) et du Centre de coopération International en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD.
Le projet Smart Agriculture répond à trois objectifs majeurs :
- Promouvoir une agriculture durable et respectueuse de l’environnement en réduisant l’utilisation des produits chimiques chez les agriculteurs.
- Relancer la culture maraichère en valorisant le métier à travers son produit, tout en apportant les connaissances nécessaires pour que les changements se fassent.
- Proposer aux consommateurs un produits sain.